par Annick » Lun 04 Sep 2017 07:32
Une semaine après... il est temps de faire mon compte rendu de l'Ironman de Vichy.
Après des débuts au triathlon il y a 5 ans et après avoir enchaîné quelques Half Ironman, il était inévitable que je sois tentée par la distance reine. Je m'étais donc fixé cet objectif pour mes 50 ans. La spondylartrite qui s'est déclarée l'année de mes 49 ans a mis à mal cet objectif. Plus capable de marcher, de m'assoir, de dormir...Finalement, en adaptant mon alimentation (régime seignalet) les douleurs ont reflué petit à petit et j'ai pu recommencer à nager, pédaler, courir... plus d'excuse alors ! L'Ironman c'était donc pour mes 51 ans le 27 août 2017 à Vichy.
En pleine alerte canicule dans le puy de dôme et l'Allier...
Nous arrivons à Vichy 2 jours avant pour nous mettre dans l'ambiance et surtout calmer mon stress qui ne cesse de s'accroître depuis quelques jours. Je n'arrive plus à m'endormir...
La chaleur est telle à Vichy que l'on transpire à grosses goûtes dès que l'on marche 100 m dehors.
On part faire une petite reconnaissance du tracé velo l'avant veille pour faire tourner les jambes et se mettre en confiance. On attaque alors un dénivelé de près de 300m en 15 km... moi qui croyais que le parcours velo était plat ! C'est raté pour la mise en confiance...
Tous les jours je scrute les annonces concernant la température du lac d'allier. À partir de 24,6 la combinaison de natation sera interdite. Elle est à 24 degrés 2 jours avant mais je ne me fais guère beaucoup d'illusions. Avec une température extérieure de près de 40 ça va grimper. Pourtant j'aurais bien besoin de la flottaison apportée par la combinaison compte tenu de mes talents en natation...
J-1 : nous récupérons nos dossards, préparons nos sacs de transition et mettons en place les vélo dans le parc à vélo. Resto indien la veille au soir. Et couchés tôt. Je n'arrive pas à m'endormir évidemment...
jour J : Nous nous levons à 4h45, décollons de l'hôtel à 5h30. Bouchon à l'arrivée au parking. Il fait encore nuit noire. Certains se promènent avec une frontale.
Les hauts parleurs annoncent que l'eau est à 25,6. Combinaison interdite. Je réalise à ce moment là que je n'ai pas assisté au briefing de la veille et que je n'ai pas repéré le parcours de natation. Je demande autour de moi. Je ne comprends rien à ce que l'on me raconte. Tant pis je suivrai les autres.
Coup d'envoi. Les premiers s'élancent en plongeant dans le lac d'allier. Arrive mon tour. Le contact de l'eau froide me mets un coup de stress. Ça s'agite autour de moi. Il faut y aller ! J'ai du mal à trouver mon rythme. J'ai le souffle court. J'avale quelques tasses. Je ne nage pas droit. Je trouve ça très long. J'ai de plus en plus froid. Au final j'aurai nagé 4500 m au lieu des 3800 prévus. Je sors de l'eau épuisée et grelottante. Le moral est au plus bas.
Je prends le temps de me sécher et de mettre des vêtements secs mais je n'arrête pas de trembler.
J'attaque le vélo. Je continue à trembler jusqu'au 20eme km. Une bonne surprise. Le parcours n'a rien à voir avec celui reconnu l'avant veille. Bien plus roulant. Au premier ravitaillement je m'arrête pour aller au toilettes. Rendre toute l'eau que j'ai avalé pendant la natation sans doute... je me sens de mieux en mieux. Je double du monde. Ma moyenne monte sur le premier tour de 90 km à près de 27 km/h. Je suis contente de moi. Le moral revient. Je bois une gorgée toutes les 10 mn et je mange une barre toutes les h. Le deuxième tour est presque aussi bon. Je continue à doubler. Je me sens bien. Quand les 180 km se finissent une vague d'émotion me submerge. Je tiens le bon bout.
Je pose le velo en forme et j'attaque le marathon légère. J'avais prévu une ceinture avec une gourde de boisson énergétique. Au final elle m'encombre. La boisson est chaude et écœurante. Je la jette sur le parcours. Je me contenterai des ravitaillements prévus tous les 2,5 km. L'eau est fraîche. J'alterne banane et orange à chaque ravitaillement. Je me fais arroser abondamment. La chaleur est terrible. J'ai le temps de sécher entre 2 ravitaillements. Je fais l'imbécile devant les photographes. Le moral est bon. Je maintiens ma moyenne entre 5mn45 et 6 mn/km jusqu'au 20eme. Puis entre 6 et 6mn30 jusqu'au 27 éme. Puis gros coup de fatigue. Plus de jus. Je ne prends plus que du coca aux ravitaillements. Pas faim. Tout m'écœure. Je finis en petite foulée en me motivant à chaque tour jusqu'au 4eme et dernier tour. 2km avant l'arrivée j'ose enfin regarder ma montre. J'en suis à 13h36. Le moins de 14h est jouable ! Cela me donne un regain d'énergie. Ma foulée redevient légère. Je finis en 13h48. Eric m'attend à l'arrivée. Il a terminé en 13h13. Nous sommes épuisés mais heureux ! We did it !